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Verdict
Le convertisseur numérique-analogique dCS Rossini Apex est un produit exceptionnel qui établit des normes très élevées en matière de performances et de prix. Il est indéniable que le dCS Rossini Apex DAC est extrêmement onéreux, et en ces temps de tumulte financier, il est facile de rejeter de tels produits pour la seule raison qu'ils coûtent si cher. Pourtant, jugez ce DAC à l'aune de ses performances et il est difficile d'imaginer qu'il puisse être surpassé. Si vous êtes assez chanceux pour envisager d'acheter un tel produit, nous vous envions.
L'histoire de dCS est singulière. La marque a été créée en 1987 dans le but de travailler comme consultant en électronique pour des sociétés comme Ferranti, Marconi Avionics et British Aerospace. Ses travaux ont été utilisés dans les systèmes radar Harrier et Typhoon de la RAF.
En 1989, cette base de connaissances en traitement numérique a donné naissance au premier produit audio de la société, le 900 ADC - un convertisseur analogique-numérique conçu pour une utilisation en studio. Quel est le lien avec le DAC Rossini Apex à la pointe de la technologie que nous testons ici ? Eh bien, le 900 ADC était le premier produit commercial à utiliser la technologie de conversion Ring DAC 24 bits de dCS, qui reste au cœur du Rossini et des autres composants numériques du fabricant à ce jour.
Conception et caractéristiques
Le circuit Ring DAC est une conception électronique entièrement discrète qui utilise un logiciel personnalisé et revendique des performances de premier ordre. En comparaison, la plupart des marques concurrentes achètent des puces DAC prêtes à l'emploi auprès de grands fournisseurs OEM tels que Burr Brown, AKM ou ESS Technology, puis construisent un circuit autour d'elles. Il est important de noter que ces fabricants de matériel hi-fi ont très peu de contrôle sur la configuration de la puce ou sur la qualité du logiciel qui la fait fonctionner. Cela compromet-il les performances ? dCS pense que oui.
La conception du DAC Ring remonte peut-être à longtemps, mais cela ne signifie en aucun cas qu'elle est restée immobile. Au fil des ans, nous avons constaté des améliorations constantes, en particulier du côté des logiciels. Il est important de noter que, dans la mesure du possible, la société a mis gracieusement ces mises à jour logicielles à la disposition des utilisateurs existants. Il s'agit là d'une initiative louable, en particulier lorsque le monde de la technologie numérique en général semble s'accommoder de l'obsolescence.
L’appellation Apex fait ici référence à une révision majeure du circuit du convertisseur numérique-analogique. Des modifications ont été apportées à l'alimentation de référence qui approvisionne les circuits du DAC, aux composants et à leur disposition, le tout complété d’une révision du logiciel. La carte analogique a également été considérablement améliorée.
Comme d'habitude, dCS met ces mises à niveau à la disposition des clients existants, bien que cette fois-ci les cartes de mise à jour et de leur installation soient payantes. Le coût variant selon l'endroit du monde où vous vous trouvez, nous vous invitons à contacter votre revendeur ou distributeur dCS local pour plus de détails.
La société décrit le Rossini Apex comme un DAC réseau à suréchantillonnage. Nous ne savons pas exactement en quoi cela le différencie de ce que nous appelons un streamer de musique, mais c'est peut-être une indication de la priorité accordée à la conception. Ici, il semble que le travail de conversion soit central, laissant au second plan les capacités de streaming. Cette impression se renforce à l’écoute.
Le module de streaming UPnP peut diffuser de la musique sur un réseau domestique et accéder à des services de streaming musical tels que Tidal, Qobuz, Deezer et Spotify Connect. La radio Internet est au menu, bien sûr, tout comme la compatibilité Apple AirPlay et Roon Ready. Le tout est contrôlé par l'application logicielle Mosaic de la société - disponible pour iOS et Android.
Le DAC Rossini Apex est un délice pour les bidouilleurs. Il suffit de parcourir les menus, de préférence à l'aide de l'application Mosaic, pour se rendre compte qu'il y a énormément de choses à modifier, notamment le nombre d'options de filtrage. Nous comprenons que certaines personnes aiment peaufiner ce genre de choses, mais le choix ici est déconcertant, et bien qu'il y ait certainement des différences, elles sont rarement déterminantes.
Il y a quatre filtres PCM standard qui vont du filtre 1 - le plus fort roll-off et la pire réponse transitoire - au filtre 4 - qui va dans le sens opposé. Nous avons préféré le filtre 3 ou 4 pour la plupart de nos écoutes, au cas où vous vous poseriez la question. Un total de quatre options de filtre aurait été suffisant, mais pas pour dCS.
Si vous écoutez un fichier CD à 44,1 kHz, les filtres 5 et 6 offrent différentes variantes en termes de comportement de phase et de pré-ringing. Mais, si vous écoutez des fichiers PCM de 176,4 kHz ou plus, ces deux filtres changent de caractéristiques en conséquence en ce qui concerne le roll-off, le ringing et le comportement transitoire. Il existe un filtre dédié aux fichiers MQA et cinq autres options pour les flux de données DSD.
Nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que les choses sont allées trop loin ici. Idéalement, nous aurions aimé que les ingénieurs de dCS aient plutôt sélectionné uniquement les options qu'ils considèrent comme les plus performantes. Nous nous serions amplement contentés de cinq ou six choix au total.
Et ce n'est pas tout. Vous pouvez également changer le logiciel Mapper du Ring DAC - le code qui régit la façon dont les données sont présentées au cœur du circuit. Il existe trois options : le nouveau logiciel - par défaut - le code original "Classic" et un troisième choix qui fonctionne à une vitesse de traitement plus élevée que les autres. Étant donné que les propres tests d'écoute de dCS concluent que le nouveau logiciel par défaut est celui qui sonne le mieux, nous ne comprenons pas pourquoi le fabricant semble si désireux de compliquer davantage les choses.
La possibilité de modifier le niveau de sortie analogique maximum du Rossini Apex est beaucoup plus utile. Il y a quatre niveaux - de 0,2 V à 6 V - pour faciliter la compatibilité avec un préamplificateur ou un amplificateur de puissance associé. Vous pouvez également connecter ce DAC à une horloge maîtresse externe. Chaque produit numérique est doté d'une horloge intégrée ; c'est ainsi que toutes les parties du circuit numérique se synchronisent. Plus l'horloge est précise, meilleures sont les performances.
L'horloge maîtresse intégrée au Rossini est tout à fait excellente (évidemment, étant donné son prix), mais d'après notre expérience, si vous ajoutez une unité externe de qualité supérieure, comme celles fabriquées par dCS, les performances font un bond en avant. Ces horloges coûtent cependant des milliers d'euros, ce n'est donc pas une mise à niveau bon marché et certainement pas essentielle pour apprécier ce produit.
Qualité de construction et connectivité
La connectivité du Rossini est très bonne. Vous disposez d'un port USB de type A et B, d'un port coaxial, d'un port coaxial BNC, d'un port optique et d'une paire d'entrées AES/EBU. Il n'y a pas d'entrées analogiques, bien sûr, mais il y a des sorties en format RCA asymétrique et XLR symétrique.
Un produit qui se vend aussi cher que le Rossini doit être superbement fabriqué, et c'est le cas. C'est une unité volumineuse qui, avec ses 15,6 kg, pèse plus que la plupart des amplificateurs intégrés que nous connaissons. L'ajustement et la finition du boîtier en aluminium sont irréprochables et toutes les commandes, en particulier la molette de volume joliment amortie, fonctionnent avec une précision enviable. L'écran du panneau avant est clair, bien qu'un peu petit. Tout peut être commandé par le biais de l'application dCS Mosaic, ce qui n'est pas aussi problématique que cela aurait pu l'être.
Tout produit de ce type exige un système de première classe. Nous utilisons le ND555/555 PS DR de Naim et le Network Bridge de dCS - maintenant abandonné - comme sources numériques, ainsi que notre MacBook Pro avec le logiciel Audirvana. Le reste du système est constitué de l'amplificateur de puissance 911 Mk III de Burmester alimentant des enceintes ATC SCM50. Nous disposons également de colonnes R6 Arreté d'Audiovector.
Si vous comptez utiliser le module de streaming intégré du dCS comme source principale, nous ne pensons pas que vous entendrez le DAC Rossini Apex à son meilleur. Ce module est assez élégant et complet, il produit un son agréable, uniforme et détaillé. Pourtant, même sans comparaison avec notre streamer Naim de référence alimentant l'entrée numérique BNC du Rossini, nous sommes conscients que les choses manquent un peu de dynamisme et de rythme. La section streaming peut encore être considérée comme bonne, mais le reste de la conception du Rossini Apex est lui, vraiment fabuleux.
Son
Nous écoutons notre système de référence avec notre préamplificateur Burmester 088 habituel, dans et hors du circuit, et il ne nous faut pas longtemps pour décider que nous préférons que le dCS alimente directement notre ampli de puissance, résultant tout simplement à plus de transparence et de perspicacité. Il est rare qu'un DAC avec un contrôle de volume puisse faire cela à un préamplificateur analogique haut de gamme, mais cela démontre bien à quel point les nouvelles cartes analogiques du Rossini sont performantes.
Après avoir optimisé le système, nous avons entrepris d'en savoir plus sur la qualité sonore de ce DAC. L'écoute du Sacre du Printemps de Stravinsky est un régal. Le Rossini Apex ne fait qu'une bouchée de la complexité de la musique et de ses oscillations dynamiques sauvages. Tout semble merveilleusement contrôlé et pourtant, cette machine à triturer les chiffres ne dilue pas d'un iota l'énergie ou le dynamisme de la musique. Nous sommes assis devant les enceintes ATC, ravis, transis par l'authenticité de l'interprétation. Les instruments sont merveilleusement texturés et rendus avec assurance.
Nous sommes impressionnés par l'autorité et l'ampleur de la présentation du Rossini. Le son est solide et corsé, comme c'est rarement le cas avec les produits numériques. Nous admirons également la stabilité, la concentration et la nature stratifiée de l'imagerie stéréo du dCS. C'est une présentation expansive, qui laisse beaucoup d'espace autour des instruments, quelle que soit la complexité de la musique.
Sur le plan tonal, les choses sont moins surprenantes. Selon notre expérience, dCS règle toujours ses produits pour qu'ils soient aussi neutres et équilibrés que possible, et c'est encore le cas ici. La différence réside dans le fait que certains des premiers produits de la société - en dépit de leurs nombreuses capacités - péchaient par leur stérilité clinique, encourageant les auditeurs à analyser l'enregistrement plutôt qu'à l'apprécier. Ce n'est certainement pas le cas ici, le Rossini Apex nous emporte avec l'expérience musicale.
Nous passons à Mezzanine de Massive Attack et dCS répond parfaitement à nos attentes. Il y a ici beaucoup de détails et un degré d'organisation impressionnant, mais accompagné d'une capacité rythmique sûre qui permet à des morceaux comme Atlas Air de rouler à plein régime. Les basses fréquences sont remplies de puissance et d'adhérence, avec une bonne dose d'agilité. Montez dans la gamme de fréquences et vous trouverez un médium merveilleusement ouvert et expressif qui communique superbement la passion et les nuances des voix.
Au cours de nos sessions de test, nous avons essayé les différentes entrées numériques et différents types de fichiers, des fichiers PCM 24 bits/88,2 kHz de Off The Wall de Michael Jackson et Innervisions de Stevie Wonder en DSD, à la 9e symphonie de Beethoven en 24 bits/192 kHz, et le dCS prend tout cela à bras le corps. Il n'y a pas de contretemps lors du changement de format de fichier et aucune différence inattendue dans la façon dont les différents formats sonnent. Le DAC Rossini Apex offre une transparence de premier ordre.