Banc d'essai dCS Lina Network DAC / Audiophile Style / 30 août 2023

Audiophile Style

Lien vers le banc d'essai original

Verdict

Le Lina a fonctionné aussi parfaitement dans mon système à deux canaux que dans mon système d’écoute au casque. J'ai lancé Roon et j'ai laissé la musique affluer. Le son était si engageant et inspirant que j'ai dû le noter comme l'une de mes meilleures expériences audio de mon été. Le streamer DAC Lina présente de nombreuses similitudes avec les originaux Rossini et Vivaldi, c'est dire à quel point il est bon !

Pour moins de la moitié du prix d'un Rossini APEX, et 35% moins cher que le dCS Bartók APEX, le streamer DAC Lina est un appareil incroyablement performant. Je pourrais tout à fait vivre avec le Lina comme DAC de référence, et en être absolument satisfait. Et le fait de savoir que l’horloge et l'amplificateur pour casque Lina sont disponibles pour d'autres améliorations me rendrait également confiant quant à une mise à niveau ou une expansion. Compte tenu de la longue durée de vie des produits dCS, de leur niveau de performance exceptionnel, et de l'assistance technique de premier ordre de la marque, le streamer DAC Lina est un appareil que je recommanderai certainement à mes amis et que j'apprécierai secrètement moi aussi (même s'il se trouve à côté d'un Rossini APEX de premier ordre).

C'est l'inspiration qui me pousse à donner le meilleur de moi-même. Ces derniers temps, j'ai été accaparé par mon travail et je me suis senti en panne d'inspiration. Tester des logiciels et du matériel et détecter systématiquement des problèmes lorsque je veux simplement écouter, rend difficile de se plonger dans la musique et de se sentir inspiré. Bien qu’il existe d'innombrables solutions audio numériques qui ne présentent aucun problème et qui « fonctionnent » à chaque fois que l'on appuie sur « play », j’aime m'intéresser aux nouveautés, aux anciennes modèles, voire à un mélange des deux, car je veux en savoir le plus possible sur tout ce qui touche à l'audio numérique. Parfois, cela conduit à très peu d'écoute effective. Cependant, les dernières 48 heures ont été délicieusement inspirantes. 

Cette semaine, j'ai décidé de mettre de côté les projets frustrants anonymes, de prendre mon iPad avec Roon, et de transférer mon streamer DAC dCS Lina du meilleur système de casque que j'ai jamais entendu, vers mon système principal à deux canaux. Ce système est déjà équipé d'un dCS Rossini APEX, mais le Lina me faisait de l'œil depuis un certain temps. Chaque jour, je l’observais, posé sur mon bureau, et je me demandais souvent comment il sonnerait dans mon système principal. Le bruit court que le Lina fait sensation en tant que DAC "normal", au delà des simples écoutes au casque. Évidemment qu’il fait sensation. Il s'agit d'un DAC dCS de bout en bout, qui se trouve être magistralement conçu pour tenir dans un châssis de taille réduite. 

J'ai branché un câble Ethernet au streamer DAC Lina et des interconnexions Transparent Audio symétriques de ce dernier à mon préampli Constellation Audio Inspiration. Je voulais simplement écouter de la bonne musique sur ce DAC et ne penser à rien d’autre. J'ai mis The Girl in the Other Room de Diana Krall, je me suis assis dans mon fauteuil, et j'ai augmenté le volume un peu plus que d'habitude. Je me suis dit que le Lina avait du poids. La contrebasse de Christian McBride sur le premier morceau de Mose Allison, Stop this World, était audacieuse et magnifique. 

La guitare d'Anthony Wilson, la voix de Krall et l'ensemble des musiciens de cet album ont tous sonné de manière fantastique sur mes morceaux préférés Almost Blue, Narrow Daylight, Abandoned Masquerade et Departure Bay. C'était un plaisir de s'asseoir et d'écouter tout l'album, de se perdre dans la musique tout en se délectant de la qualité du son du streamer DAC Lina. 
 
C'est alors que j'ai réalisé que j'avais besoin d'écouter un album que je n'avais pas écouté depuis longtemps, Perfect Angel de Minnie Riperton. Minnie Riperton est la mère de l'actrice Maya Rudolph, que je connais pour l'avoir vue dans Saturday Night Live il y a de nombreuses années. Perfect Angel est un album aussi parfait que possible. La voix de Riperton a placé la barre pour la gymnastique vocale d’une certaine Mariah Carey des décennies plus tard. Minnie Riperton est malheureusement décédée en 1979 à l'âge de 31 ans.

J'ai sorti l'édition deluxe de Perfect Angel, j'ai appuyé sur play et je me suis perdu, de la meilleure façon qui soit, dans la musique. Lorsque j'ai dépassé les pistes de l'album original et que j'ai découvert les versions longues deluxe, j'ai eu envie d'écrire sur cette expérience : un son aussi bon et des expériences aussi émouvantes doivent faire l'objet d'un article, sinon ce merveilleux hobby qu'est le nôtre risque de demeurer un peu trop mathématique. 

Le premier morceau deluxe est une version alternative du titre phare de Riperton, Lovin' You. 
Sur cette version, le groupe est accompagné d'une petite section de cordes, ce qui fait entrer le morceau dans un territoire éthéré. Les premières cordes sonnent de manière légère et aérienne, avant que la voix de Minnie ne prenne le contrôle du morceau et ne reste suspendue entre les enceintes. C'est comme si je pouvais agiter ma main à travers un hologramme d'elle chantant devant moi. C'est tout simplement magnifique, émouvant et inspirant. 

La première piste du deuxième disque est la version étendue de Reasons. En écoutant ce morceau avec le streamer DAC dCS Lina, je peux presque ressentir l'ambiance du 1032 N Sycamore Ave. à Los Angeles, où se trouve Record Plant, là où l'album a été enregistré.  
L'ensemble du morceau est très groovy, mais vers la fin du titre, Riperton libère une performance vocale dont Mariah Carey ne pourrait que rêver. Ce qui m'a également frappé, c'est le solo de basse de Reggie McBride qui clôt la version longue du morceau : un son un peu sale, un son d'ampli à tubes, mais 100 % groove seventies, et absolument fantastique.

La troisième piste, Take a Little Trip, nous amène à nous demander pourquoi cette version n'a pas été éditée telle quelle à l’origine. Le chant d'ouverture est assuré par Stevie Wonder, soutenu par Deniece Williams, Lani Groves et Minnie Riperton! Riperton remplace ensuite Stevie Wonder au chant principal, puis les deux artistes forment un duo vers la fin. C'est une chanson délicieuse dans sa forme originale, mais cette version est juste inouïe. Les oohs et les ahhs des chœurs tout au long de la piste sont magiques, et sonnent comme s'ils flottaient, tout en soutenant le chant principal. Le streamer DAC dCS Lina les place parfaitement sur la scène sonore. Un travail délicat, fragile, et absolument impératif pour porter cette chanson à un niveau aussi élevé.  

Mixant le tout de manière fabuleuse, et rappelant le Goodbye to Love des Carpenters deux ans plus tôt, Riperton fait appel à Michael Sembello à la guitare électrique pour Every Time He Comes Around. La version étendue offre deux minutes supplémentaires d'excellence. La guitare de Sembello sur ce morceau est à la fois celle de Carlos Santana et celle d'un rock and roll grunge et sale. La juxtaposition du son de la guitare et de la voix douce et éloquente de Riperton est comme le feu et la glace, assemblés à la perfection. Et puisque c’est Stevie Wonder en personne qui a arrangé ce morceau, il n'est pas étonnant qu'il soit si beau. Le DAC Lina reproduit le grunge et l'élégance comme savent le faire les DAC dCS : superbement.

Pourquoi cet article ?

Je n'avais pas l'intention d'écrire un article sur le dCS Lina Network DAC, étant donné que je venais juste d'en parler dans le cadre d’un test avec mon système d’écoute au casque. Cependant, après avoir écouté Perfect Angel de Minnie Riperton, je ne pouvais pas ne pas écrire sur cette expérience et sur la qualité des performances du DAC Lina. Ce DAC à châssis réduit n'est absolument PAS la moitié d’un dCS. À 100% dCS, il est conçu pour fonctionner comme tel. 

Pourquoi ne pas avoir ajouté une horloge Lina? J'aurais pu aisément compléter cette installation avec cette dernière, mais je voulais voir comment le DAC se comportait seul, et entendre le son d’un modèle « entrée de gamme » dCS. À 14350€ pour le DAC seul, c'est le point d'entrée dans la gamme dCS. De plus, si l'on ajoute la Master Clock de 8250 euros, le prix atteint celui du dCS Bartók APEX. La question qui se pose alors est celle des différences sonores et de taille. Je ne dispose malheureusement pas d’un Bartók Apex pour la comparaison. 

Pourquoi préférer Lina à un autre DAC - ou DAC dCS ? 
Lina est une fantastique entrée en matière chez dCS. Ce n'est pas un « sous-dCS », mais ce n'est pas non plus une version APEX du Bartók (21800€), du Rossini (32500€) ou du Vivaldi (43 500€). Le Lina n'est donc pas aussi performant que les DAC APEX de dCS, et il y a de bonnes raisons à cela. Ses grands frères disposent d'un plus grand choix de filtres, de nouveaux algorithmes de mappage et de la mise à jour APEX qui a récemment permis aux DAC dCS de franchir un nouveau seuil d’excellence. 

En examinant plus en détail les différences de mappeur et de suréchantillonnage, on peut comprendre pourquoi il existe une vraie différence sonore. Par exemple, le Rossini APEX offre un suréchantillonnage en DSD128 ou DSDx2 selon les normes dCS. Il s'agit d'un avantage évident, qui peut être constaté sur toutes les mesures et entendu par les auditeurs du monde entier. Je dirais que l'un des plus grands avantages du Rossini par rapport au Lina est le choix des mappeurs. J'adore le troisième mappeur, qui, comme le mappeur 1, fonctionne en DSD128 et présente les données au Ring DAC d'une manière plus innovante que le mappeur classique, disponible dans le Lina et dans tous les DAC dCS. Le mappeur classique utilise une seule résolution DSD, mais gardons à l'esprit que ce dernier se trouvait à l'origine dans la première génération du Vivaldi. Ce n'est donc pas une mince affaire !

Le Lina offre cependant ce que j'appelle une configurabilité sournoise, et une qualité sonore qui n'a rien à envier à aucun autre DAC dans sa gamme de prix. Avec la version 1.1 du firmware du Lina, dCS a ajouté le contrôle du volume au DAC - même s'il ne présente pas de gros potentiomètre pour ce faire – ce qui est assez énorme! Le volume numérique peut ainsi être contrôlé comme sur les autres DAC de dCS et être verrouillé pour une association parfaite avec un préamplificateur ou un amplificateur. La sortie de tension de niveau ligne de Lina et de tous les DAC dCS peut être réglée à 0,2V, 0,6V, 2V ou 6V. Ce réglage analogique de base, associé à une atténuation numérique fine, permet au Lina d'exceller avec presque tous les amplis et préamplis du marché.

Synthèse
 
Les audiophiles à la recherche d'une mise à niveau de leur DAC devraient jeter un sérieux coup d'œil au streamer DAC Lina de dCS. Ne vous laissez pas tromper par la taille réduite de son châssis ou par son ambition première de pénétrer le marché des casques. Il s'agit d'un Ring DAC dCS à part entière. En me basant sur ma familiarité avec dCS au cours des 15 dernières années, et parce que le passé est le meilleur prédicateur de l'avenir, je dirais que le Lina recevra plusieurs mises à jour de son micrologiciel au fil des années à venir, et que chacune d'entre elles portera ses performances sonores vers de nouveaux sommets. C'est précisément ce qui caractérise dCS.

En raison de sa pléthore d'entrées numériques, et de mon expérience antérieure avec son excellent niveau de performance au sein de mon système d’écoute au casque, je me suis dit que je pourrais brancher le Lina sur mon système, et écouter de la musique. De temps en temps, même moi, j'en ai assez de m'occuper d'ordinateurs, de réseaux et de fichiers, et j'ai juste envie d’écouter de la musique. Il s'avère que j'avais raison, et pas qu’un peu.