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Verdict
En passant d'une source à l'autre, nous avons couvert un large éventail de musique avec l'Arcam A5, et il n'a jamais déçu. Il s'agit d'un appareil superbement équilibré qui se contente de jouer de la musique sans s'immiscer dans l'expérience. Associez-le à des sources et à des enceintes de qualité et vous obtiendrez invariablement des résultats musicaux et agréables. Cela fait de nombreuses années que nous n'avons pas entendu un amplificateur stéréo aussi convaincant de la part d'Arcam. Si vous envisagez d'acheter à ce niveau de prix, celui-ci doit figurer en tête de votre liste de sélection. Il est vraiment très bon. Bon retour parmi nous, Arcam.
L'amplification est au cœur des activités d'Arcam depuis toujours. Le premier produit de la marque, l'amplificateur intégré A60, lancé en 1976 et qui a connu un énorme succès, a jeté les bases de la croissance de la maison Arcam qui est aujourd'hui une entreprise très diversifiée.
Il convient également de dire qu'au cours des dernières décennies, la marque semble s'être concentrée sur le home cinéma, où elle est connue pour produire certains des amplificateurs AV haut de gamme les plus musicaux du marché. Il ne faut pas s'y tromper, il y a eu quelques excellents produits stéréo pendant cette période - l'amplificateur intégré A19 primé, le rPhono compact et de nombreuses générations de rDAC me viennent à l'esprit - mais la présence autrefois dominante d'Arcam sur le marché des composants stéréo abordables s'est définitivement affaiblie, laissant des entreprises comme Cambridge Audio, Marantz et Rega prendre de plus grandes parts du gâteau. Les choses sont peut-être sur le point de changer avec l'introduction de la toute nouvelle gamme de produits Radia. Celle-ci se compose de trois amplificateurs stéréo : le A5 testé ici, le A15 (1250€), et un modèle haut de gamme en classe G, leA25 (1799€), complétés par le lecteur CD5 (799€) et le lecteur réseau ST5 (949€).
Nous ne pouvons pas imaginer un meilleur point de départ pour Radia que cet A5. C'est l'amplificateur le plus abordable de la gamme, mais il résume parfaitement ce que la marque essaie de faire. Il y a tout d'abord son apparence, fraîche et moderne. Nous aimons son extérieur simple et épuré, très élégant. Les subtils reflets jaunes autour de ses grands potentiomètres, de ses aérations et sur ses flancs n'ont peut-être pas beaucoup d'impact en photos, mais dans la réalité ils donnent à l'amplificateur une apparence sublime qui le distingue de ses rivaux en termes de prix.
Il s'agit d'un produit bien construit, avec un boîtier en aluminium robuste et une finition soignée. Les deux molettes de commande de la face avant sont bien lestées et tournent sans à-coups. Nous sommes moins satisfaits de l'écran de façade. Il est de taille convenable et facile à lire, mais la finition dépolie prive l'écran de sa netteté. Néanmoins, les menus de configuration sont faciles à parcourir et, bien que la télécommande fournie ne soit pas la plus luxueuse qui soit, elle est au moins simple à utiliser et suffisamment petite pour tenir confortablement dans la main de la plupart des gens.
Cet amplificateur est bien plus qu'une belle apparence. La marque a manifestement longuement réfléchi aux caractéristiques à inclure et a ainsi conçu ce qui est sans doute l'amplificateur stéréo le plus complet que nous ayons examiné à ce niveau. Du côté analogique, il y a trois entrées de niveau ligne et un étage phono à aimant mobile. Ceux qui pensent que les 50 watts par canal de l'A5 ne leur suffiront pas, peuvent ajouter un amplificateur de puissance externe grâce aux sorties préamplifiées de l'Arcam. Si vous préférez le numérique, vous disposez d'une paire d'entrées coaxiales et d'une entrée optique, toutes capables d'accepter des flux musicaux allant jusqu'à 24 bits/192 kHz grâce à une puce DAC ESS ES9018. Il aurait été intéressant d'avoir l'option USB, mais nous ne pensons pas que l'absence de celle-ci soit rédhibitoire.
Le Bluetooth 5.2 avec aptX Adaptive est au menu, avec un bonus dans son implémentation puisqu’il permet non seulement à l'A5 d'accepter un signal, mais aussi d'envoyer le son vers une enceinte ou un casque compatible Bluetooth. Pas mal.
Nous avons essayé l'A5 dans notre système de référence composé du Naim ND555/555 PS DR et des enceintes ATC SCM50, ainsi qu'avec des produits plus abordables tels que le lecteur CD Cyrus CDi, le streamer Cambridge Audio CXN (V2) et les enceintes PMC Prodigy 5 et KEF LS50 Meta. Malgré une puissance de sortie relativement modeste, cet amplificateur de classe A/B n'a eu aucun mal à amener les enceintes à des niveaux décents dans notre salle d'écoute relativement grande (3x7x5m, HxLXP).
Un amplificateur de ce niveau doit réaliser un difficile exercice d'équilibre. Il doit donc être suffisamment indulgent pour ne pas souligner les défauts d'un équipement partenaire plus limité, tout en ayant la perspicacité et la transparence nécessaires pour tirer le meilleur parti de signaux plus performants. L'A5 réussit superbement cet exercice d'équilibriste. Il a une nature douce qui, tout en étant corsée et fluide, ne s'égare jamais au point de priver la musique de sa vitalité.
Nous commençons par les entrées analogiques de niveau ligne et écoutons le Recovery Set d'Eminem - un enregistrement fin et plutôt dur - et l'Arcam franchit brillamment la ligne qui sépare la subtilité de la brutalité. La présentation est raffinée mais vivante et transmet parfaitement l'élan d'un morceau comme No Love, grâce à une manière assurée de gérer les rythmes. Nous apprécions également les médiums. Ils sont clairs, articulés et pleins de corps. Eminem s'exprime avec une attitude venimeuse intacte et nous n'avons aucun mal à suivre chaque mot de son discours véloce.
On constate également un bon sens du contrôle, l'amplificateur faisant preuve d'un sang-froid impressionnant lorsque la musique devient exigeante. Il ne semble pas stressé, même lorsqu'il est poussé à des niveaux de volume plus élevés. Les basses sont bien définies et autoritaires, mais agréablement agiles. Il y a aussi beaucoup de punch, ce qui rend l ‘écoute très divertissantes.
Nous passons à la Dixième Symphonie de Mahler et le A5 ne bronche pas. Il offre un bon sens de l'échelle et possède la résolution nécessaire pour suivre une multitude d'instruments sans paraître confus. La tonalité corsée de l'A5 fonctionne bien ici, donnant à l'orchestre une quantité agréable de solidité et de présence. Nous n'avons pas non plus à nous plaindre de l'image stéréo, l'Arcam offrant une scène sonore étendue peuplée d'instruments bien ciblés. Elle est également joliment étagée, donnant une belle impression de profondeur à la présentation. Les variations dynamiques à plus grande échelle sont rendues avec conviction.
Nous passons à l'entrée phono avec une certaine appréhension. Notre platine de référence Technics SL-1000R/Vertere Sabre sert de source, mais nous nous préparons à être déçus. Pourquoi ? Parce que la plupart des fabricants de ce niveau traitent l'étage phono comme une simple formalité et n'accordent pas beaucoup d'attention à la façon dont il sonne. En fin de compte, nous n'avions pas à nous inquiéter. Le module phono à aimant mobile de l'A5 est un bon module. Il sonne clair et expressif, délivrant le No Drama de Mary J Blige avec toute son intensité. Le niveau de résolution est bon et les niveaux de bruit sont faibles. Dans l'ensemble, il conserve le caractère divertissant des étages de ligne, alors que demander de plus ?
Arcam a une grande expérience des convertisseurs numérique-analogique. En fait, il a été l'un des pionniers des appareils externes dédiés dans les années 1980. Cette expérience se reflète dans la section DAC de l'A5. Il y a un choix de trois filtres numériques, chacun offrant une saveur légèrement différente.Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, mais nous avons eu tendance à préférer le filtre 2 dans notre configuration.
Quelle que soit l'option de filtrage choisie, la section numérique de l'Arcam sonne de manière claire et percutante, perdant peut-être un peu de la chaleur des étages de ligne, mais offrant toujours beaucoup de perspicacité. C'est certainement un ajout utile à l'arsenal de l'amplificateur et il donnera du fil à retordre à la plupart des DAC à bas prix.
Il en va de même pour la sortie casque. Elle est censée fonctionner avec des charges comprises entre 16 ohms et 2k ohms et ne pose aucun problème avec les casques que nous avons essayés, le Grados SR325x et le Sony MDR-Z1R notamment.
L'appairage Bluetooth est rapide et les performances sont bonnes pour cette connexion. Il n'égalera jamais les alternatives filaires en termes de qualité, mais reste une bonne option de confort. Le A5 fonctionne bien en tant que récepteur du signal et se comporte également assez bien en tant que source alimentant un casque sans fil séparé, nous avons utilisé le WH-1000XM5 de Sony sans problème.