Banc d'essai 4329P / What Hi-Fi / 7 septembre 2023

Il est vrai qu'aujourd'hui encore, les systèmes tout-en-un ne sont généralement pas aussi performants que leurs homologues séparés à coût total similaire. Cependant, ces systèmes peu encombrants, pratiques et polyvalents s'améliorent d'année en année sur le plan sonore, et deviennent de ce fait de plus en plus convaincants. La JBL 4329P Studio Monitor en est le parfait exemple.

Conception et caractéristiques techniques

Les 4329P sont des enceintes amplifiées, adaptées au streaming, qui partagent une forte ressemblance esthétique avec les précédents modèles passifs de JBL - les enceintes premium 4349 que nous avons testées en 2021 notamment - bien que dans l'ensemble elles aient plus en commun avec leurs petites sœurs, les 4305P Studio Monitor (amplifiées elles aussi).

L'emblématique tweeter à pavillon de 25 mm de JBL est alimenté ici par une amplification de 50 watts, et il se dispute la vedette avec un haut-parleur de médiums/graves de 20 cm à cône en pulpe de papier violet (alimenté par un amplificateur de 250 W) situé juste en dessous de celui-ci. Cette configuration donne à l'enceinte une allure plutôt impressionnante, en particulier lorsque la grille qui recouvre le haut-parleur de graves est retirée.

On retrouve également le fameux panneau avant bleu marine et la finition en placage de noyer naturel ou noir, deux caractéristiques indissociables de l'esthétique rétro adoptée par l'équipe de design JBL ces dernières années. Une édition blanche a récemment vu le jour, prête à faire se pâmer les passionnés.

En jetant un coup d'œil sur le panneau arrière de l'enceinte principale, vous trouverez à peu près le même ensemble exhaustif de connexions que sur sa version miniature. Naturellement, ces connexions n'apparaissent que sur une seule des deux enceintes, car c'est elle qui prend en charge le contrôle et le traitement de la lecture, tandis que l'autre se contente de faire ce qu'on lui dit de faire.

Cette enceinte principale offre un éventail d'entrées complémentaires à la prise en charge du streaming qui inclut Apple AirPlay 2, Google Chromecast, la DLNA et le Bluetooth (aptX Adaptive, 5.3). Elle dispose de sorties XLR symétriques (avec un sélecteur de sensibilité de -10dB ou +4dB), d'une sortie auxiliaire de 3,5 mm, d'une sortie Toslink/optique et d'une sortie USB de type B qui prennent toutes deux en charge les fichiers PCM jusqu'à 192 kHz. Une sortie pour caisson de basses peut faciliter la mise en place d'un système 2.1 avec un modèle externe pour les amateur invétérés de graves. Quant à ceux qui trouvent qu'ils en ont trop (leurs enceintes étant proches d'un mur, par exemple), ils peuvent utiliser le commutateur de graves de -3dB pour intercepter quelques basses fréquences.

Vous constaterez la présence surprenante de deux prises Ethernet, et ce, bien qu'une seule ne serve à connecter les enceintes à votre réseau domestique -une solution préférable à la connexion wi-fi pour obtenir une plus grande stabilité. La deuxième prise permet en fait, si vous le souhaitez, de connecter directement l'enceinte principale à l'enceinte secondaire (l'une ou l'autre peut être assignée aux canaux gauche et droit) via le câble CAT5e de 6 m fourni.

Bien qu'une connexion physique entre les enceintes puisse s’avérer assez inesthétique, elle permet la transmission de fichiers jusqu'à 32 bits/192 kHz, contre 24 bits/96 kHz pour une connexion sans fil. En dehors de cette prise Ethernet, l'enceinte secondaire dispose uniquement d'une prise d'alimentation - car les deux enceintes ont besoin d'être alimentées par le secteur.

Le panneau de commande de l'enceinte principale comporte les boutons de réglage de l'alimentation/du volume et de sélection des entrées, au-dessus desquels se trouve l'écran LED qui indique l'entrée sélectionnée. Nous apprécions le fait que cet affichage soit légèrement orienté vers le haut et qu'il ne soit pas vraiment visible lorsque l’on est en position assise face à l’enceinte.

Les enceintes elles-mêmes pointent légèrement vers le ciel lorsqu'elles sont placées sur les pieds JBL JS-80, un peu à la manière d’un patient sur un fauteuil de dentiste non incliné. Nous avons trouvé que les 4329P fonctionnaient de manière optimale dans nos salles de test lorsqu'elles étaient posées sur pieds, écartées de 30 cm du mur et légèrement orientées vers l’intérieur.

Le son

Nous avons lancé Tidal via Chromecast, des fichiers locaux sur un iPad et un téléphone Google Pixel via AirPlay 2 et le Bluetooth, et nous avons utilisé l'entrée XLR du 4329P en branchant notre streamer de référence Naim ND555 - lui même connecté au DAC Hugo TT de Chord - en tant que source.

La restitution via Bluetooth, sans surprise, sonne un peu plus grossièrement que les autres méthodes de lecture, mais même dans cette conjoncture, les JBL ont une présence très impressionnante - ouverte, solide et puissante - avec une quantité et une qualité de graves qui, comparativement, font passer les basses fréquences de la KEF LS50 Wireless II pour un simple ronronnement.

Ces enceintes produisent un son plus ou moins conforme à ce que leur apparence laisse supposer. Lorsque nous écoutons Time des Pink Floyd, elles font tout pour capter notre attention en transmettant fidèlement la taille et l'échelle du paysage sonore atmosphérique de la piste, tout en s'assurant que chaque instrument dispose de l'espace, de la clarté et de la texture nécessaires pour que son rôle soit pleinement apprécié dans le mixage. Cette extension des graves est vraiment capable d'ancrer les accords de basse et de porter le rythme de la piste, ce que les KEF ne parviennent pas vraiment à faire.

Une telle comparaison n'est pas très surprenante si l'on considère la taille des boîtiers et des haut-parleurs des deux modèles. Cela dit, les KEF répondent en donnant une impression aqueuse au flux musical, tant et si bien qu'il est impossible de ne pas regretter l'ampleur et la plénitude de la 4329P lorsque nous passons aux lauréats actuels du prix What Hi-Fi?.

Sur l'album Live At Union Chapel de Tom Odell, c'est la même chose : les JBL communiquent  parfaitement l'acoustique de l'église et l'impact de son écho sur le piano et la voix d’Odell, leur donnant également beaucoup d'espace lorsque le chœur entre en scène derrière lui. Nous passons à Rosanna de Toto, et les 4329P s'imprègnent pleinement de l'énergie de la piste, sans aucun signe de retenue : tandis qu'elles suivent le rythme de la batterie et les mélodies du piano, elles sont très efficaces dans les moments forts et s'envolent allègrement avec les solos de guitare et les synthétiseurs. Chose importante pour ce type de morceau, l’intégration étroite entre les fréquences fait écho à la synergie avérée entre les tweeters à pavillon et les transducteurs de basses JBL. Souvent, un système qui vous incite à augmenter le volume n'offre finalement pas grand-chose d'autre pour vous divertir, mais pas ici ; les JBL 4929P veulent simplement procurer autant de plaisir que vous êtes prêt à en recevoir.

Nous avons écouté de nombreux produits de ce même acabit sonore qui se sont révélés unidimensionnels - grands et bruyants mais manquant de subtilité ou d'équilibre tonal - mais il y a ici une sophistication apportée par des niveaux décents d'expression dynamique, et une douceur dans les médiums qui permet aux voix de sonner agréablement riches et pleines.

Cependant, nous aurions aimé que ce raffinement soit étendu aux aigus, car un peu plus de douceur dans les hautes fréquences les rendrait un peu moins fatigantes à écouter pendant de plus longues sessions, et plus indulgentes envers les enregistrements plus brillants. Le choix du Bluetooth comme source écrase considérablement la restitution, avec des pertes apparentes au niveau de la clarté et des détails, mais il remplit généralement sa part du marché en tant qu'alternative pratique au wi-fi ou aux entrées physiques.