Banc d'essai Varèse / Audiophile Style / 1 novembre 2024

Audiophile Style

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Verdict

L'audio numérique, c'est ma vie. J'écoute de la musique au moins huit heures par jour sur mon propre système composé d'enceintes Wilson Audio Alexia V et d'un dCS Rossini APEX. Il ne s'agit certainement pas d'un système médiocre. Mais ce n'est pas un Varèse. Après avoir passé 72 heures avec le dCS Varèse, je pense sans équivoque qu'il s'agit du produit audio numérique le plus remarquable que j'ai vu ou entendu dans ma vie.

C'est la séance d'écoute privée qui m'a le mieux permis de me concentrer sur cette expérience. Écouter avec d'autres personnes lors des événements était amusant, et m'a permis d'entendre de la musique dont je n'aurais pas soupçonné l'existence. Mais il n'y a rien de tel qu'une salle silencieuse à soi, un système audio incroyable, rien d'autre à faire et toute la journée pour le faire.

J'ai écouté à loisir pendant des heures et je ne voulais pas que l'expérience se termine. Mon estomac et ma réservation pour le dîner ont été les seules raisons pour lesquelles j'ai arreté. J'ai passé le reste de la soirée à rêver du Varèse et de bonne musique, et à savourer de bons petits plats.

L'expérience d'écoute du dCS Varèse au Salon Audio de Santa Monica est tellement extraordinaire que Maier Shadi pourrait l'offrir à l'heure, comme on offre des massages. L'effet est le même. Rajeunissement, relaxation et oubli du monde à l'extérieur des murs de la salle d'écoute.

Lorsque Rolls Royce a dévoilé son modèle sur mesure Sweptail en 2017, les journalistes ont dû se rendre à Cernobbio en Italie, à la Villa d'Este, pour le Concorso d'Eleganza, afin de le voir. Lorsque la première McLaren W1 sortira des chaînes en 2025, on peut parier qu'elle ne sera pas livrée sur le pas de la porte des journalistes désireux d'appuyer sur l'accélérateur de cette magnifique machine de plus de 1 200 chevaux. Il en va de même pour le nouveau système musical dCS Varèse. Ne souhaitant pas attendre qu'un exemplaire arrive enfin devant ma porte un de ces jours, j'ai sauté dans un avion direction l’Audio Salon à Santa Monica, en Californie, pour avoir la chance de passer un maximum de temps avec le Varèse, sans doute plus que quiconque en dehors du personnel de dCS d’ailleurs.

En tant qu'audiophile qui mange, dort et respire l'audio numérique, je devais absolument poser mes oreilles sur un Varèse dès que possible. Pour ce faire, je me suis arrangé pour être présent aux deux événements d'écoute du Varèse, vendredi et samedi, et, plus important encore pour moi, je me suis arrangé pour avoir l’Audio Salon pour moi tout seul toute la journée de dimanche. Le fait que l’Audio Salon m'ait accordé ce niveau d'accès et que dCS m'ait encouragé à poser des questions et à écrire sans la moindre restriction ne m'a pas échappé. Un grand merci à Maier Shadi et à son équipe de l'Audio Salon, ainsi qu'à David Steven, Andy McHarg et Emron Mangelson de dCS.

Maier et son équipe n'ont pas leur pareil pour organiser un événement, obtenir un son de qualité et faire en sorte que les personnes présentes se sentent chez elles. L'équipe a travaillé pendant deux semaines avant l'arrivée du Varèse, afin de peaufiner l'acoustique de la salle d'écoute, l'alimentation électrique, le câblage, la disposition des équipements, les sièges, l'éclairage et tout ce qui va avec. Cela inclut l'installation d'un réseau entièrement nouveau, innovant et de première classe, de l'arrière-boutique jusqu'aux composants audio. Lorsque le Varèse est arrivé, le personnel a travaillé jusqu'aux petites heures du matin, écoutant et procédant à de petits ajustements. Lorsque le premier des deux événements Varèse consécutifs a eu lieu, le système fonctionnait à un niveau que je n'avais jamais entendu lors d'un événement public.

Le système : dCS Varèse (le Transport Varèse sera bientôt disponible) > préamplificateur D'Agostino Momentum HD > monoblocs D'Agostino M400 MxV > enceintes Wilson Audio Chronosonic XVX, le tout relié par un câblage Transparent Audio et dCS. Cette liste de matériel ne rend pas justice à l'installation magistrale, à l'acoustique et aux nombreux petits détails qui ont constitué l'ensemble du système, mais je dois mettre une limite à cette description.

Les sources utilisées avec le Varèse comprenaient l'application iOS dCS Mosaic Actus gérant l'audio à partir de Qobuz, d'une clé USB, d'un NAS et d'un serveur XACT S1. J'ai également utilisé JPLAY pour iOS en conjonction avec le contenu local de XACT S1, Tidal et des fichiers provenant d'un NAS.

Les appareils Varèse actuellement commercialisés sont dotés d'entrées Ethernet et de lecteurs USB. Des modules pour la connexion USB à un serveur, AES/EBU et autres seront bientôt disponibles.

En ce qui concerne les entrées, le dCS Varèse est très élégant quant à la manière dont il est connecté. Un seul câble Actus entre le Core et chacun des composants (DAC canal gauche, DAC canal droit, horloge maîtresse et interface utilisateur) suffit. Il n'y a qu'une seule façon d'orienter le connecteur Lemo à clé sur chaque composant. Ce système est si simple qu'un homme des cavernes pourrait l'assembler.

Note : dCS homologuera les câbles Actus pour une longueur de 100 mètres mais, comme me l'a expliqué le directeur technique de dCS, Andy McHarg, les câbles peuvent être de longueurs différentes. Oui, même les câbles allant vers les DAC peuvent être de longueurs différentes, tant cette nouvelle conception est avancée. dCS a étudié toutes les technologies disponibles, mais n'était satisfaite d'aucune d'entre elles, si bien que la société a inventé ses propres protocoles.

L'écoute - S'asseoir dans le fauteuil d'écoute de l’Audio Salon, c'est un peu comme prendre place dans le cockpit d'un avion de chasse F-35 qui serait aussi facile à manœuvrer qu'un parachute flottant vers le sol par une journée sans vent. Le Varèse est l'expression ultime de la performance audio, de la simplicité et de l'élégance. Avec la télécommande ergonomique dCS Varèse posée sur le bras du fauteuil et un iPad équipé de Mosaic Actus en main, je me suis lancé dans un monde de performances ultimes que je n'aurais jamais cru possible.

Le premier morceau que j'ai écouté lors de ma séance d'écoute privée était Aqua Marine, extrait de l'album Blow Up du Isao Suzuki Trio. En tant qu'amateur de jazz japonais, je pense que cette édition limitée d'Impex, mastérisée par Kevin Gray, est ce qui se fait de mieux dans le genre. Je n'avais mis en file d'attente qu'un seul morceau pour ma première incursion dans Varèse, comme une sorte de morceau de démarrage/échauffement de l'oreille. Une fois le morceau terminé et la musique arrêtée, je suis resté assis en silence pendant environ trois minutes. C'était une première pour moi. Je réfléchissais à ce que je venais d'entendre. C'était comme une représentation en direct à l'Audio Salon. Comme si j'attendais que le groupe commence le morceau suivant. C'était un vrai moment magique, dans le meilleur sens du terme.

Me sentant en phase avec la musique acoustique, j'ai mis Bass Virtuoso de Gary Karr (HDAD 24/192). Là encore, c'était comme si Karr jouait juste devant moi, principalement dans le canal gauche, avec le piano à droite. J'ai écouté cet album des centaines de fois, mais cette fois-ci, je pouvais entendre sa contrebasse comme jamais auparavant. Je l'ai entendue pleinement. Chacune des cordes E1, A1, D2 et G2 et le corps entier de l'instrument.

C'est là que les choses ont pris une tournure irréelle, d'une manière que je ne soupçonnais pas. En écoutant Karr frotter les cordes de sa contrebasse, j'ai entendu ce qui ressemblait à des fréquences différentes rayonnant et vibrant à partir de différentes parties de l'instrument. Les fréquences les plus profondes émanaient du centre, tandis que les fréquences les plus élevées étaient émises vers les bords de la table d'harmonie.

Je me suis demandé comment je pouvais entendre le son provenant des différents emplacements et caractéristiques physiques d'un seul instrument. C'est complètement fou. J'ai eu la chair de poule en m'asseyant en silence après le premier morceau. Le son émanant du centre de la basse était différent de celui émanant du reste de son corps. Un autre moment magique apporté par le dCS Varèse et l'Audio Salon.

J'ai continué à écouter avec émerveillement plusieurs autres titres de cet album. J'avais vraiment un temps illimité ce dimanche, et je l'ai donc utilisé. J'ai pris mon temps, j'ai écouté et réécouté quand c'était nécessaire, et j'ai vraiment essayé de laisser l'expérience m'imprégner.

En écoutant, je me suis demandé comment il se pouvait que mon cerveau soit dans un tel état de détente et de relaxation au point de penser aux propriétés de la contrebasse, mais sans vraiment y penser. Je sais que cela peut paraître fou, mais c'était plutôt comme un rêve éveillé, où mon cerveau se sentait libre.

C'était la première fois que j'écoutais un nouvel équipement exquis et que je ne voulais PAS passer en revue tous les morceaux que je connaissais pour entendre comment ils sonnaient. Je voulais simplement m'imprégner de chaque performance une fois qu'elle était terminée, avant de passer à la suivante.

Plus tard dans la soirée, j'ai fait des recherches sur la contrebasse pour trouver des informations sur la façon dont l'instrument vibre et émet des sons. Les informations étaient assez éparses, mais il semble que ce que j'ai entendu corresponde exactement à la façon dont l'instrument fonctionne dans la réalité.

Après la contrebasse de Gary Karr, j'ai voulu entendre Art Pepper au saxophone alto à travers le dCS Varèse. J'ai mis l'album Modern Art de 1956/1957. Il s'agit d'un enregistrement mono transféré de la bande magnétique au DXD. Une petite partie de mon raisonnement de sélection consistait à voir si je pouvais perturber le Varèse en lui envoyant du DXD via UPnP (flash info : il l'a joué parfaitement, tout comme la version DSD128).

Cet enregistrement fait partie des plus récents de ma collection, mais je l'ai écouté un bon nombre de fois. J'aime beaucoup la musique et le son qu’il déploie. J'étais loin de me douter que cet enregistrement présentait des défauts dans la bande un peu partout ! Je n'en avais aucune idée lorsque je l'ai écouté chez moi. Grâce au Varèse et au reste de ce système, on pouvait l'entendre facilement, mais pas suffisamment pour perturber mon plaisir de la musique. Je place cela dit cette expérience dans la catégorie des choses que l'on ne peut plus oublier une fois qu'on les a entendues.

Plus loin dans le morceau 1, Blues In, à environ 4:53, j'ai vécu un autre moment magique. C'était comme si Art était revenu d'entre les morts et jouait pour moi en personne. Je l'ai écouté souffler dans son saxo alto et j'ai entendu le son du pavillon du saxo en même temps. Entendre chaque souffle, presque en staccato et en rafale, et le magnifique son de sa corne qui suivait, c'était vraiment génial. C'est la raison d'être de ce hobby pour moi.

J'ai entendu des choses que j'aime mais dont je ne maîtrise pas le vocabulaire. Je suis sûr que les musiciens ont un terme pour décrire le son d'Art Pepper, mais il m'échappe. Je sais simplement ce que je peux maintenant l'écouter et l'apprécier encore plus. J'ai l'impression que j'aurais besoin d'un joker « coup de fil à un ami musicien » pour m'éduquer.

Après avoir écouté ce morceau, je me suis à nouveau assis en silence pendant un moment. J'avais presque l'impression d'avoir besoin d'une cigarette après chaque morceau, sans parler d'un album entier. Je me sentirais peut-être comme Sting après avoir écouté tout l'album, si vous voyez ce que je veux dire.

J'ai fait une petite pause après toute cette musique acoustique, pour manger un morceau et boire quelque chose. Pendant tout ce temps, j'ai réfléchi à ce que je venais de vivre. Je n'avais jamais entendu de musique aussi bonne, jamais.

De retour de ma pause, j'ai mis du rock et j'ai monté le volume. Le morceau Little Submarines des Black Keys est l'un de mes préférés parce qu'il offre le meilleur des deux mondes, acoustique et électrique. Après avoir écouté ce morceau, je ne m'étais jamais senti aussi bête et sourd, mais de la meilleure façon possible, car maintenant, je suis plus intelligent et je sais que je peux entendre.

Grâce à ce système, j'ai entendu trois choristes, Ashley Wilcoxson, Leisa Hans et Heather Rigdon, alors que je pensais auparavant n'entendre que Dan Auerbach et Patrick Carney, qui s'époumonaient à la guitare et à la batterie. Comment se fait-il que je n'aie pas entendu les chœurs ? Comment ai-je pu ne pas entendre les choristes avant d'écouter ce système ? Ce système m'a tout révélé. Je ne pouvais pas ne pas les entendre !

J'ai mis plusieurs autres morceaux de heavy rock pour faire circuler de l'air. War Pigs de Black Sabbath, nouvellement publié par Rhino en 24/192 sur disque Blu-ray, a été un moment inoubliable. La voix d'Ozzy semblait provenir d'une cabine vocale située de l'autre côté du mur, tandis que Geezer et Tony jouaient dans la pièce avec des amplis montés bien au-delà de onze. J'ai atteint 96dB sans effort en écoutant ce disque, et le son était époustouflant.

Le nouvel album des Smashing Pumpkins, Aghori Mhori Mei, était tout aussi agréable que tous ceux que j'avais écoutés jusqu'à présent. Sur le morceau Pentecost, le doublage vocal très soigné, mélangé à une voix centrale fantomatique n'a jamais été aussi apparent et aussi agréable. C'était l'un de ces « trucs » de production que j'avais négligé lorsque j'écoutais sur mon propre système, mais grâce au Varèse, il était juste devant moi, en suspension dans l'air.

Après les Pumpkins, j'avais encore War Pigs en tête, alors j'ai mis la version de T-Pain. Oui, T-Pain reprend War Pigs et c'est génial. La version live sur vidéo est encore meilleure, mais c'est une autre histoire. Dimanche, le son était gigantesque et aussi amusant que possible. Ce n'est pas un classique audiophile qui attend un remaster en vinyle 180, mais c'est de la vraie musique et du vrai plaisir.

La version de Chet Baker d'Alone Together tirée de l'album Chet en DSD256 via UPnP à l'aide de l'application iOS dCS Mosaic Actus était fantastique, car elle révélait les limites de la bande analogique dont provient l'enregistrement. Heureusement, cela ne m'a pas empêché d'apprécier cette merveilleuse chanson.

À ce stade, cela faisait plusieurs heures que j'écoutais, après deux jours entiers d'événements, et j'étais à peu près à bout. Il ne me restait plus qu'à essayer un autre album. Wish You Were Here, en DSD à partir de productions analogiques. Je suis tombé des nues. Il sonnait comme je ne l'avais jamais entendu. Un sens de la vibration, de la saturation, du détail et de la finesse de la guitare de David Gilmore qui était stupéfiant. J'ai de nouveau augmenté le volume jusqu'à ce que mon Apple Watch m'avertisse, mais je m'en moquais. J'étais tellement dedans que ma montre aurait pu serrer mon poignet et empêcher mon sang de circuler, et j'aurais continué à écouter sans le moindre souci.